L'egypte au temps des pharaons

Cinq siècles avant notre ère, un historien-journaliste grec du nom d'Hérodote découvrait l'Egypte : " Elle contient tant de merveilles, tant d'ouvrages défiant la parole et l'imagination que je n'hésiterai pas à lui consacrer une place importante. " L'enchantement de l'Occident pour l'Egypte commençait. C'est curieux car, après tout, nous ne devons pas grand-chose au monde des pharaons : ni la religion, ni la science, ni le droit, ni l'art. D'ailleurs, l'Egypte n'a guère déteint sur les peuples voisins. Nichée dans sa vallée comme sur une île au milieu des sables, elle n'était pas très curieuse des autres. Alors, pourquoi entretenons-nous le souvenir de cette civilisation qui n'est pas de notre famille ? La mort est peut-être la réponse. En momifiant leurs défunts, les Egyptiens cherchaient à leur assurer l'éternité du corps et de l'esprit. Leurs temples, leurs tombeaux ont aussi été momifiés par les sables : ils reviennent à nos yeux avec une fraîcheur stupéfiante. Superbe victoire ! D'où notre admiration mêlée d'envie : nous savons que notre civilisation est mortelle ; mais nous ignorons si elle est capable, si elle est digne, de triompher de l'oubli.